L’aïkido est un art martial défensif d’origine japonaise, non compétitif. Il ne se base pas sur la force physique mais détourne celle de son adversaire contre lui. Ceci permet une forte implication des femmes et des jeunes.
Il se pratique à mains nues comme aux armes (un couteau, un bâton et un sabre), sur saisie comme sur frappe, debout comme à genoux.
Par ailleurs, l’aïkido permet de conserver une bonne santé physique. Il tend à trouver le juste milieu entre la puissance et le respect de l’intégrité du partenaire.
Oui, mais est-ce tout ? Pour en savoir plus, nous avons posé la question à Eric, 3e DAN et pratiquant depuis 24 ans.
Au début de ma pratique, je voyais dans l’aïkido une possibilité d’apprendre à me défendre, être fort. Au fur et à mesure, ces objectifs ont évolué. Plus j’ai avancé dans ma pratique, plus je me suis rendu compte que je n’avais pas besoin d’être fort pour être présent de façon authentique, et gérer le conflit.
Par rapport à d’autres arts martiaux, la « non compétition » ouvre une porte de réflexion différente : on ne gagne pas forcément lorsque l’on a vaincu. Durant l’entraînement, tu peux laisser la personne te guider, tu la laisses travailler et te mettre au sol, mais tu entrevois les possibilités de réaction. Cela ne veut pas dire que l’aïkido n’est que soumission ou désengagement, mais qu’il apporte d’autres solutions à cette recherche de l’équilibre entre confiance et sentiment d’insécurité, entre estime de soi et doute. Penser que faire chuter l’autre est en soi une victoire est un cul de sac. La victoire est dans l’absence de combat, dans le sens où le combat, comme la colère, par lui-même sont improductif.
Or, dans notre société, nos vies, tout est recherche de victoire, que ce soit à l’école, sur notre lieu de travail ou même chez nous. Lorsque nous communiquons avec les autres, souvent, et surtout lorsque deux points de vue s’affrontent, nous anticipons la réaction de l’autre. Chacun a soigneusement préparé les arguments pour détruire le raisonnement opposé. On est donc pris au dépourvu si la personne réagit différemment, il arrive même que l’on reste enfermés dans notre vision des choses, dans ce qu’on a à dire et les attentes que l’on a vis-à-vis de l’autre. On tente de le forcer à s’y conformer.
Alors que parfois, il faut savoir accueillir ce que l’autre a à dire pour le comprendre. En aïkido, tori, celui qui est attaqué, doit être à l’écoute de uke, celui qui attaque – tant au niveau de sa position que de son déplacement ou sa force engagée. Mais la réciprocité est toute aussi vraie.
Tout cela consiste en mon cheminement vers une relation harmonieuse avec l’autre, et l’aïkido me permet d’avancer sur le chemin que j’ai choisi.